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Huxley à Sanary 3.2Le second témoin : Mme Sybille Bedford
Table des matières - Johnny de Falbe
John Sandoe (Books) Ltd.“ Elle me fit également comprendre que l’heure la plus adéquate pour la joindre serait en milieu de journée et aussi qu’il lui fallait parfois du temps pour répondre au téléphone, vu son grand âge. Comme je l’avais déjà constaté, Sanary était le mot magique. Le jour suivant, j’appelais Mme Bedford et nous eûmes une passionnante conversation qui dura plus de trente minutes. D’abord en anglais puis rapidement en français car elle s’en souvenait parfaitement. Mme Sybille Bedford, née Von Schoenebeck en 1911 en Allemagne, fit partie pour la plus grande partie de sa vie du cercle d’amis d’Aldous et de Maria. Elle vécut en Italie, en France et aux États-Unis à la même époque que les Huxley. Cette relation intime qui commença très tôt joua un rôle majeur dans le développement de son attrait pour la littérature et affina considérablement son don de l’écriture. Sur les conseils d’Aldous Huxley, elle réussit à faire une carrière d’écrivain et de critique. On la connaît pour la biographie autorisée d’Aldous Huxley (1974) et pour un certain nombre d’ouvrages autobiographiques qui relatent sa vie d’expatriée à Sanary avant la guerre : Une favorite des dieux (1965), Une Erreur de compas (1969), Puzzle (1989), Un Héritage (1994). Quand je pris contact, elle était sur le point de voir publier, à quatre-vingt-quatorze ans, son dernier livre de mémoires, Quicksand (2005), récemment traduit en français chez Christian Bourgeois. Ma conversation avec Sybille Bedford s’avéra touchante car nous parlâmes du Sanary d’aujourd’hui, qui comporte bien des similitudes avec le Sanary des années trente. Mais quand nous abordâmes le sujet des Huxley, elle me confia que tout ce qu’elle pouvait dire à ce propos se trouvait dans ses livres, en particulier le dernier. Quelques semaines plus tard, je la contactai à nouveau après lui avoir fait parvenir des photographies sur lesquelles je pensais la reconnaître pour qu’elle me le confirme. Mais comme elle ne se sentait pas trop bien, elle déclina mon invitation et je n’insistai pas. Avant de nous dire au revoir, elle prit le temps de me donner le contact de Noëlle Neveux, une nièce qu’Aldous et Maria affectionnaient beaucoup. Puis elle me confirma que la majeure partie de ses archives personnelles était entreposées au Centre des recherches humaines Harry Ransom à l’université d’Austin au Texas, heureusement consultable sur Internet. Elle exprima néanmoins tous ses encouragements pour mon initiative. J’avais fait de mon mieux et décidai donc de passer à autre chose. Un an et une semaine après la disparition de son ami de toujours Matthew Huxley, Sybille Bedford décédait à son tour. |
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