Sanary.com english deutsch italiano russian
Recherche personnalisée
annonceur
abonnez-vous à notre lettre d'information

annonceur



visitez aussi

83bandol.com

83ollioules.com

six-fours.com

article

Un sanaryen aux semelles de vent II

Un grand trek c’est la haute altitude, 23kg de matériel et de nourriture sur le dos, comme celui réalisé en 2004 au Pérou, dans la Cordillère Huayhuash, un des plus beaux et difficile treks d'Amérique du Sud. Il y est monté seul, y a croisé peu de monde, traversé un seul village, et marché 20 jours entre 4 000 et 5 000 mètres d’altitude. Il a d’abord passé 6 jours à 3 000 puis enchainé 7 cols à 4 500, et le plus haut, le Punta Cuyoc, à 5 070 mètres. Redescendu pour se reposer dans la région d’Aréquipa dans l’Altiplano, il y a rencontré deux français vivant en Équateur,- et - en guise de repos - a enchainé avec eux le Misti, un volcan de 5 825 et le Chachani au sommet culminant à 6 075 mètres.

Nul trekker ne peut prendre le risque de monter là-haut sans une excellente préparation; en avoir bien sûr les qualités physiques et morales, posséder de bonnes informations sur les milieux traversés, mais aussi de solides connaissances en secourisme et en médecine du sport. Savoir lire une carte est nécessaire mais ne suffit pas toujours, il faut savoir lire un terrain en toutes conditions, pluie, neige ou brouillard, la survie en dépend. Au Pérou le plus dur pour Jérôme fut de trouver des cartes fiables. C’est avec une carte autrichienne de 1952 (la seule valable qu’il ait pu dénicher) qu’il traversa la Cordillère Huayhuash. On imagine ses surprises sur le terrain, des sentiers complètement effacés par l’érosion jusqu’à la charge d’un taureau furieux auquel il échappa de justesse…

Un an auparavant notre aventurier avait marché 300 km dans le massif des Anapurnas au Népal, s’acclimatant progressivement à l’altitude en partant de 700 mètres pour monter à 5 400. “Au Népal la logistique est moins grande qu’au Pérou“ dit-il “car les sentiers sont bien tracés et les massifs plus habités“. On y trouve des hébergements appelés “lodges“ et des monastères bouddhistes où il est parfois possible de dormir. Une montée à 5 200 mètres au Tilicho Lake avec des nuits à -20° nécessite tout de même un sac de 20kg de vivre et d’équipement.

Tout compte quand on porte un sac sur le dos à 4 - 5 000 mètres d’altitude pendant des jours. Pour le Pérou, Jérôme a dû emporter de la nourriture pour 23 jours, un poids important qu’il dut gérer au plus près, au gramme près même! Aujourd’hui les progrès en matière d’alimentation ont réduit poids et volumes tout en assurant les apports caloriques nécessaires; tout est lyophilisé, un peu d’eau chaude suffit, et en plus cela n’est pas mauvais.

En 2002 il a réalisé la traversée du Haut-Atlas marocainLe Haut Atlas est une montagne marocaine qui appartient à l'un des trois éléments de l'Atlas marocain — les deux autres étant le Moyen Atlas et l'Anti-Atlas.
C'est le massif le plus élevé d'Afrique du Nord — parfois surnommé le “toit du Maroc“, ou encore, le “toit de l'Afrique du Nord“. Il forme une immense barrière d'environ 750 km qui délimite le Maroc saharien du Maroc atlantique et méditerranéen. Il constitue la pièce maîtresse du domaine altimontain de ce pays — dont l'ensemble couvre 100 200 km²
. Pendant ce trek de 20 jours il atteint les deux plus grands sommets nord-africains, le Toubkal, 4 167 mètres et le M’Goum, 4 086 mètres.

En novembre 2006 Jérôme est parti avec son ami sanaryen Armand Péroni pour faire le Trekking de l’Hélambu et le Trekking de Langtang au Népal. Partis à 1 200 mètres il se sont acclimatés en force car le dénivelé était trop rapide. Jérôme reconnait que ce fut un peu violent et fatiguant d’arriver en quatre jours au-dessus de 4 000 mètres. Après s’être reposés, ils sont alors montés de 4 000 jusqu’à 5 015 mètres en 6 heures, et redescendus en 1h30, en courant! Dans ces cas-là on ressent les effets dans le corps, le c½ur et surtout dans les oreilles.

Jérôme a fait au Pérou un début de MAM (mal aigu des montagnes). Suite à d’intenses efforts suivis d’une grosse fatigue, il se souvient de ce mur d’éboulis d’une cinquantaine de mètres qu’il mit 3 heures à franchir. Mal de tête, aspirine, pas de résultat… et le choix: revenir sur ses pas pour calmer son mal ou franchir le col qui n’était guère éloigné. Il est passé en force, mais il se souvient clairement en être redescendu comme sonné, et, malgré la fatigue avoir monté sa tente en un temps record, puis s’être écroulé sans manger sous le petit dôme de tissus. C’est là aussi qu’il se souvient être parvenu à monter sa tente sous une tempête de vent et de crachin. A ce moment-là, quand le vent hurle, il faut être particulièrement habitué pour monter sa tente de forme géodésique à trois arceaux, aussi pratique fût-elle, et assez adroit pour ne pas la déchirer, car cela peut ne pas pardonner…
Au dernier camp de base pour monter de 5 200 à 6 075 mètres (à 3h du matin, il faisait -20° à l’abri du vent), et lui et ses compagnons sont montés avec un vent de 60-70km/h. Obligé d’enlever ses moufles pour fixer un crampon, il a attrapé trois engelures qu’il a gardées deux semaines. Pas facile au retour pour travailler les montures de lunettes…!

Rien ne semble émouvoir Jérôme qui, malgré des connaissances pointues sur de nombreux sujets, possède un sens oriental du fatalisme qui le fait facilement s’adapter aux situations complexes. Et il semblerait qu’il y en ait souvent quand on vit de cette manière, de belles rencontres aussi...
à suivre

Annonce

Mentions légales - Atelier Sud Web © 2024 - Contactez-nous